les-Téméraires

Le hasard fait parfois bien les choses... une famille originaire de Chagny, installée dans le Bassin-Minier nous a permis de retrouver la famille de Marc Boillet, qui restait introuvable jusque là... Nous entrons en contact avec son neveu et,  surprise, il porte le prénom et le nom de son oncle. C'est très ému qu'il apprend le but de notre appel et se propose aussitôt de nous faire parvenir les souvenirs qu'il conserve de son oncle.

Avions dessinés par Marc, passionné par l'aéronautique. Cette fascination lui vaudra le pseudonyme de "GUYNEMER" au maquis de la Charmée.

Juin 1940, Marc Boillet n'a pas 17 ans, il se porte volontaire dans l'improbable armée de la Loire qui tente vainement de contenir l'avancée allemande. Il est cité à l'ordre pour son courage.

Novembre 1943 au maquis de la Charmée.

Marc au maquis

Mouchoir qui servit à Marc pour communiquer avec sa mère alors qu'il était emprisonné à Chalon-sur-Saône. Le nettoyage des vêtements étant confié aux familles des détenus, Marc cachait ce mouchoir dans la doublure de sa veste.

Texte du mouchoir :

Chalon le 1/5/44

Bien chère maman,

Je suis content que tu aies des nouvelles de Robert et qu’il est en bonne santé. Je n’ai pas reçu mon savon en boite. Tu m’enverras mes gros souliers que tu avais fait réparer. La prochaine fois apporte moi ma valise que je garderai et un caleçon. Dans ma doublure de veste envoie-moi du tabac et des allumettes. J’ai des feuilles mais soit prudente. Je te renverrai la veste, ma brosse à dents, un gibs, du fil et aiguilles. Tu m’enverras un caleçon de bain ou un slip. Pour les allumettes coupe-les en 2 et mets-les dans les épaulettes de la veste.

Tu iras à Champforgeuil au « Raison de Bourgogne » chez Lemeaux où leur fils est aussi à la 94 et tu leur demanderas comment sa sœur fait pour lui passer ses colis. Tache de pouvoir m’en envoyer. Charles Lemeaux voudrait du sucre et du chocolat et son costume marron et ses sandalettes. Tu iras au commissaire [sic] de police à Montceau lui demander de t’aider à avoir auprès de Marsac de Dijon mes lunettes que j’avais achetées depuis une semaine avec mon argent et mes photos et tu donneras le bonjour à toutes les familles du Montceau et d’ailleurs.

Savon pour Charles.

Le moral va bien. Bon baiser à tous, à Jeanne, à Robert. Marc