Un gars du Champ-du-Moulin fusillé au Mont-Valérien en 1944
Archives de la Préfecture de Police
Léonard Brugniaud est né à Montceau en 1922. Ses parents ayant déménagé en région parisienne, c'est là qu'il rejoindra un groupe de jeunes FTP du Kremlin-Bicêtre au milieu de l'été 1943 ; il sera arrêté par la police française le 15 décembre 1943 et fusillé par les Allemands au Mont-Valérien le 5 avril 1944.
Lointain cousin, je m'intéressai à son triste destin et en écrivis le récit, qui fut publié par la Physiophile il y a une dizaine d'années (n°152 de juin 2010). Voir le lien ci-dessous.
En lisant "les Téméraires", on s'aperçoit vite que l'histoire vécue par Léonard Brugniaud est voisine de celle des groupes de jeunes de la résistance du bassin minier : même période historique, même cadre organisationnel, celui de groupes de jeunes apparaissant à la marge de la résistance communiste, même radicalité et imprudence dans les actions, et au bout de quelques mois même issue fatale. La seule différence réside dans leur sort mémoriel après la Libération : la mémoire de ceux de la région parisienne fut initialement encensée à l'extrême, alors que dans le bassin minier, ils furent banalisés ou volontairement livrés à l'oubli. Pour les uns comme pour les autres on ne peut éviter de se poser la question de leur manipulation...
UN SCOOP AUJOURD'HUI : En préparant la mise en ligne de cet article, je m'aperçois que Léonard Brugniaud était originaire du Champ-du-Moulin !
Il est né le 28 février 1922 rue de Mâcon, où ses parents venaient d'emménager en provenance du 17 de la Grande Rue (devenue rue Antoine Emorine). Ses grands parents paternels habitaient au 7 de cette Grande Rue dans les années 30, adresse d'où sa grand-mère déménagea après son veuvage en 1937, pour vivre jusqu'à sa mort au 6 rue de Mâcon (source : les recensements sur le sile des ADSL).
Or on sait par le témoignage de sa soeur Julienne (née en 1917) qu'elle et son frère passaient leurs vacances d'enfant chez leur grand-mère, donc au Champ-du-Moulin.
Est-ce vraiment risqué d'imaginer que Léonard a pu y jouer avec des gamins de son âge, nés donc en 1922, qui se seraient appelés Marcel Dérozereuil, André Aupècle, Armand Douhay "Balatum", ou un peu plus jeunes comme Georges Vieillard, Lucien Vannier ou Raymond Aupècle... les futurs activistes du groupe FUJP du quartier.
Etrange coïncidence en vérité !
Le récit de sa vie et de sa résistance en région parisienne :
Léonard Brugniaud - Physiophile 152 (lien)
Plus étonnant encore, on a retrouvé la preuve que son grand-père, Laurent BRUGNAUD (1863-1937) avait été membre de la BANDE NOIRE !